Le sigle tactique pour identifier le RBFM au sein de la 2e Division Blindée est un « Y », orné de deux marquages permettant d’identifier le peloton et l’escadron. Mais quelle est la signification de ce Y ?

Il fait référence à un fait d’arme d’une brigade de fusiliers marins, composée de 6000 hommes répartis en 2 régiments qui s’est illustrée lors de la Première Guerre Mondiale. La brigade stoppa la progression des troupes allemandes aux côtés de l’armée Belge sur l’Yser, petit fleuve côtier du nord de la France et de la Belgique et plus particulièrement à Dixmude, petite ville située à 30 km à l’est de Dunkerque, théâtre d’une bataille féroce en octobre 1914. La ville tombera et sera totalement détruite lors des combats, mais le front sera stabilisé à cet endroit jusqu’en 1918.

 
Les fusiliers marins avec quelques prises de guerre
Cette brigade a été constituée au début de la Première Guerre Mondiale afin d’assurer la sécurité et la protection de Paris (une garde municipale armée). Cette décision est entérinée le 7 août 1914, par une dépêche ministérielle. L’unité est alors placée sous les ordres du contre-amiral Ronarc’h, une célébrité au sein de la Marine, il s’est notamment illustré à la tête d’un détachement de marins en Chine lors de la révolte des Boxers ; par la suite il terminera sa carrière comme Chef d’Etat-Major de la Marine. Lors de l’offensive allemande, la brigade (composée de 6585 hommes) est envoyée en renfort de l’armée Belge. Les Fusiliers Marins vont combattre pendant un mois, face à une armée allemande supérieure en nombre (le XXII Corps de Réserve du Général von Falkenheim, composé de 30.000 hommes), dans des conditions incroyables, les tranchées inondées, sous un déluge de feu et face à de nombreux assauts, bien souvent au corps-à-corps.  A l’issue des combats, l’Yser ne sera pas franchi, Dixmude tombera le 10 novembre 1914. Les Fusiliers Marins perdront dans ces combats un millier de tués et quelques trois milles blessés, prisonniers et disparus. Pendant les quatre années qui suivent, la ligne de front restera la même, les Pompons Rouge sont restés victorieux !
 
Le matelot Renieville, 5e compagnie, 2e bataillon
 
La brigade sera dissoute en 1915, un bataillon restera actif et s’illustrera au Moulin de Laffaux (ces deux faits d’armes sont d’ailleurs présents sur le drapeau du RBFM – parmi d’autres).
Un ouvrage fait référence à cette brigade et sa participation dans cette bataille : « La Bataille de l’Yser, les Fusiliers Marins à Dixmude » de Jean Mabire, aux éditions Fayard, publié en 1979. Il existe également un autre ouvrage, rédigé en 1916 : « De Dixmude à Nieuport », écrit par l’Enseigne Poisson, sous le pseudonyme de Prieur, publié par la Librairie Académique Perrin; un autre a été écrit juste après les combats, en 1915 par Charles Le Goffic, « Dixmude », d’autres ouvrages ou récits sont également disponibles sur cette bataille, ils sont listés dans la section bibliographique de l'ouvrage de Jean Mabire.
 
Site sur l'Armée Française pendant la Grande Guerre, et page consacrée aux Marins : http://rosalielebel75.franceserv.com/fusiliers-marins.html
Autre site avec une page dédiée à cette brigade de fusiliers marins : http://www.hervedavid.fr/francais/14-18/fusiliers%20marins%20extrait%20article.htm
 
Deux des ouvrages cités en référence

 

.

.